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L'ADN - « J’aime travailler avec les émotions, il faut que l’idée me transporte »

Dernière mise à jour : 12 mars


Comment rendre le monde meilleur grâce à son art ? Adobe France et l’ADN se sont associés pour poser cette question cruciale à quatre artistes et professionnels de l’image dans une série d’interviews. Aujourd’hui, rencontre avec Emilie Möri, photographe.


Photographe franco-suisse installée à Paris, Emilie Möri est une artiste qui fait appel aux sens. Ses compositions, qu’elle veut minimalistes, évoquent des mouvements, des émotions, parfois même des odeurs et des sons. Un travail d’orfèvre éminemment poétique, qu’elle réalise d’abord en croquant des dessins sur son carnet de note, puis aux côtés de modèles et, enfin, sur Photoshop et Lightroom. Découverte d’un univers onirique et unique. 



Travailler avec les émotions 

Graphic designer de profession, Emilie Möri commence « vraiment » la photographie en 2012, lorsqu’une blessure à la main l’empêche d’exercer ses activités habituelles. « J’ai commencé un nouveau processus de création par le collage numérique, sur Photoshop et Lightroom, en m’appuyant également sur des tutos en ligne », explique-t-elle. 

Des collages numériques : le mot est lâché. Les photographies d’Emilie Möri sont en effet bien plus que des images, mais de véritables compositions, où se mêlent différents éléments visuels pour faire ressortir des émotions franches et, pourrait-on dire, brutes. « J’aime travailler avec les émotions, il faut que l’idée me transporte », explique-t-elle. « Je déteste la complexité visuelle, j’aime les compositions simplifiées au maximum et épurées. Les modèles sont le plus souvent anonymes pour que le spectateur puisse se projeter en tant qu’acteur. »

Une fois l’idée posée sur son carnet de croquis, Emilie se lance dans la, ou les, séances photos. C’est le moment « expérimental » où elle joue souvent « avec le mouvement et le corps ». « J’aime aussi qu’on ressente un monde silencieux, décalé… Et qu’on ne puisse pas le situer dans le temps », continue-t-elle. Cette philosophie engendre des séries au magnétisme certain, comme Elusive ou Red Stole – récompensée par Behance dans la catégorie photographies et Lightroom en juillet 2022. 


Photoshop et la place de l’art dans le processus technique 

Après ces séances de shooting, il s’agit de reprendre le travail sur ordinateur. Pour ses compositions, Emilie Möri travaille avec Photoshop et Lightroom, qu’elle utilise depuis ses débuts. « Je travaille sur Photoshop comme si je travaillais sur un véritable tableau, c’est-à-dire que j’écrase mes calques quand j’ai terminé : je ne veux plus avoir la possibilité de modifier un fichier quand il est réalisé », explique-t-elle. Dans cette perspective de tableau numérique, elle explique jouer principalement avec les arrière-plans sur Photoshop et travaille beaucoup avec les grilles de composition des tiers. 

Ses conseils, pour se lancer ? « Il faut faire, faire, faire sur Photoshop. Pratiquer, regarder des tutoriels », explique-t-elle. « Mais il ne faut pas penser que technique : c’est un outil. Ce qui doit nous porter, c’est de faire une image. » 





Interview Benjamin Bruel

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